Restauration : un accord pour une augmentation moyenne de 16% des salaires

  • Temps de lecture : 3 min

Outre une nouvelle grille de revalorisation salariale, le patronat des CHR affirme avoir proposé un calendrier social pour 2022. Côté salariés, la CFDT menace de ne pas signer d’accord si un engagement clair n’est pas pris par les syndicats patronaux pour un agenda social partagé.

« Victoire » d’un côté, « pas si vite » de l’autre. Les organisations patronales ont rapidement communiqué après la rencontre du 16 décembre. Umih, GNI, GNC et SNRTC déclarent avoir proposé une nouvelle grille des salaires assurant  « une rémunération minimum supérieure à 5 % du SMIC dès le premier niveau de la grille », et une « augmentation moyenne de 16,33 % par rapport à la grille actuelle ». C’est effectivement mieux que la première mouture proposée en novembre, qui portait sur une hausse moyenne de 10,5 % des salaires. D’après la ministre Elisabeth Borne, les accords conclus sont assortis d’une clause de revoyure après le 1er janvier et la prochaine augmentation. « Il y a un accord qui a été posé hier par l’ensemble du patronat, et le délai de signature est fixé au plus tard le 17 janvier 2022 », rappelle de son côté Thierry Grégoire, en charge des négociations pour l’Umih, qui ne veut pas parler de « clause de revoyure ». 

Sans préciser les détails de la nouvelle grille, et surtout si les FO, CGT, CFDT et consorts se sont montrés intéressés par cette proposition, le communiqué patronal fait appel aux aides de l’Etat. « Pour les organisations professionnelles, il s’agit d’un effort historique pour la branche particulièrement en cette période de crise […] », avant de poursuivre un peu plus loin : « devant l’effort consenti par la profession, [les organisations patronales] demandent à l’Etat de poursuivre son soutien à la profession, notamment par l’activité partielle COVID, les exonérations des charges, l’aide « coûts fixes » simplifié, et enfin un aménagement des conditions d’amortissement du PGE s’imposent plus que jamais. » 

La CFDT ne signera pas sans engagement sur l’agenda social partagé

« Sans un engagement des organisation patronales sur un calendrier social partagé, la CFDT ne sera pas signataire », annonce sans détour Stéphanie Dayan, responsable des négociations pour la CFDT. Pourtant, le communiqué de l’Umih et consorts précise que ces derniers « ont proposé un calendrier social pour le premier semestre 2022 afin de continuer la discussion portant sur l’attractivité de la branche », mais les contours resteraient trop nébuleux, et pas conformes aux attentes des syndicats salariés. « Force Ouvrières a fait des propositions pour parler de l’agenda social à l’ordre du jour, la CFDT aussi. Si nous n’avions pas souhaité en parler, nous aurions pu rejeter la proposition tout simplement. Cette acceptation a valeur d’engagement », répond Thierry Grégoire. 

Du côté de la CFE-CGC, on annonce que l’accord ne sera pas signé sans plus de garanties : « nous ne serons pas signataires sans amélioration des conditions de travail », indique Cécile M’Kavavo. 

PARTAGER